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L’implant dentaire est une pièce ancrée dans l’os de la mâchoire qui sert de racine dentaire artificielle. La perte d’une dent peut être causée par de nombreux facteurs, comme les caries, les maladies parodontales, les complications endodontiques, les traumatismes, la prédisposition génétique à l’agénésie dentaire (absence de dents), etc.
Pour que l’implant adhère bien à l’os, il doit être fabriqué avec des matériaux spéciaux qui n’entraînent pas de rejet par le corps ; s’il n’y a pas de complications et qu’une bonne hygiène bucco-dentaire est respectée, il peut alors durer toute une vie. Quelque temps après la pose de l’implant, une ostéointégration se produit et la vis s’intègre naturellement dans l’os de façon à ce qu’il soit impossible de l’extraire.
Néanmoins, certains
facteurs externes peuvent éventuellement conduire à la perte d’un implant. Il s’agit
notamment de maladies ou d’infections rares particulières qui diminuent la
force dont l’os a besoin pour que l’implant reste ancré.
PROBLÈMES ASSOCIÉS
La muqueuse qui se forme autour des implants (tissus péri-implantaires) est similaire à la gencive entourant les dents : son rôle est de lutter contre les facteurs de stress environnementaux, comme les micro-organismes par exemple. Cependant, la muqueuse péri-implantaire est plus sensible à l’accumulation du biofilm buccal (plaque bactérienne), ce qui peut entraîner une réponse inflammatoire. Par conséquent, les tissus péri-implantaires sont moins tolérants aux agressions du biofilm buccal que les tissus parodontaux.
La présence de micro-organismes sur la surface des implants dentaires peut conduire au développement de maladies péri-implantaires, comme la mucosite péri-implantaire et la péri-implantite.
La mucosite péri-implantaire est une lésion inflammatoire qui se produit dans la muqueuse entourant l’implant. Ses caractéristiques les plus fréquentes sont un œdème, une rougeur et une hyperplasie de la muqueuse et un saignement sans perte de l’os autour de l’implant[i]. La présence permanente de biofilm buccal pathogène sur les implants induit cette réaction inflammatoire qui, si elle n’est pas traitée correctement, peut donner lieu à une péri-implantite. C’est aussi une lésion inflammatoire de la muqueuse entourant l’implant mais elle est également associée à la perte de l’os de support[ii]. Les lésions causées par la péri-implantite sont insuffisamment encapsulées et s’étendent vers le tissu osseux marginal. Si elles progressent, elles peuvent finir par provoquer la perte de l’implant. L’apparition d’inflammations, de saignements, de mobilité de l’implant et de suppuration sont des signes associés à la péri-implantite.
[i] Ikeda-Artacho M., Ceccarelli-Calle J., Proaño-de
Casalino D. (2007). “Periimplantitis y Mucositis periimplantaria”. Revista
Estomatológica Herediana; 17 (2):90-98.
[ii] Zitzmann N. Y Berglundh T. (2008). “Definition and
prevalence of peri-implant diseases”. Journal of Clinical Periodontology; 35
(Suppl. 8): 286-291
NETTOYAGE CHEZ LES PORTEURS D’ IMPLANTS
Le succès d’un implant et la prévention d’une pathologie péri-implantaire dépendent directement de l’absence de complications pendant la phase opératoire et d’entretien mais surtout de l’hygiène bucco-dentaire quotidienne du patient, car les implants sont davantage sensibles à l’accumulation du biofilm buccal. Il est donc important de veiller à la santé des tissus péri-implantaires.
Les complications prothétiques les plus dangereuses sont le desserrage de la vis, la rupture de l’implant au niveau de l’extrémité du filetage interne de la vis, la fracture de la porcelaine et la dissolution du ciment. En l’absence de complications thérapeutiques, des contrôles réguliers de l’état de l’implant par un spécialiste seront indispensables pour garantir une bonne adaptation de l’implant dans la cavité buccale du patient. Pendant la première année, il est conseillé de consulter un dentiste tous les trois ou quatre mois, mais cette fréquence peut varier en fonction de chaque individu. Lors de ces contrôles, le dentiste vérifie en général l’état de l’implant, puis réalise un nettoyage spécial à l’aide de coupelles en caoutchouc ou d’un spray au bicarbonate afin de lisser au mieux la surface de l’implant. À partir de la deuxième année, il est conseillé de continuer les contrôles périodiques.
En ce qui concerne
les soins spécifiques effectués par le patient, l’objectif est de suivre
une hygiène bucco-dentaire plus exigeante et plus rigoureuse qu’une personne
qui n’aurait pas subi ce type d’intervention. Il est important d’utiliser des
brosses spécifiques de dernière génération car elles permettent de prévenir la
mucosite péri-implantaire et la péri-implantite. Elles sont conçues
spécifiquement pour désorganiser mécaniquement le biofilm buccal autour
des implants avec une précision optimale et peuvent pénétrer entre l’implant et
la couronne. Il convient de compléter le brossage des dents par des
hydropulseurs dentaires et des bains de bouche, qui aident à se débarrasser des
débris alimentaires accumulés sous les implants. Il est également nécessaire d’utiliser
des fils ou des rubans dentaires et des brossettes interdentaires pour
éliminer le biofilm buccal logé dans les espaces interproximaux. Pour
plus de sécurité, il convient également d’effectuer un nettoyage professionnel
deux fois par an.
Enfin, la prévention et le traitement des pathologies péri-implantaires doivent être centrés sur l’application de mesures anti-infectieuses basées sur des traitements combinés comprenant à la fois un traitement mécanique et un traitement chimique. Le traitement mécanique déstructure le biofilm buccal mais il est parfois limité, en particulier chez les patients non-conformes. L’utilisation d’antiseptiques, comme la chlorhexidine ou le chlorure de cétylpyridinium, est donc essentielle comme adjuvant chimique au traitement mécanique dans le contrôle du biofilm buccal.
Références
[1] Ikeda-Artacho M., Ceccarelli-Calle J., Proaño-de
Casalino D. (2007). “Periimplantitis y Mucositis periimplantaria”. Revista
Estomatológica Herediana; 17 (2):90-98.
[1] Zitzmann N. Y Berglundh T. (2008). “Definition and
prevalence of peri-implant diseases”. Journal of Clinical Periodontology; 35
(Suppl. 8): 286-291